☞ Consentement éclairé de la personne indispensable.
Bilan biologique initial disponible ici.
- apparition des bourgeons mammaires et développement de la poitrine (3 mois à 3 ans)
- modification de la répartition des graisses vers les cuisses et les fesses (3 mois à 5 ans)
- fonte musculaire (3 mois à 2 ans)
- diminution de la taille du pénis et des testicules (3 mois à 3 ans) avec baisse de la production spermatique
- diminution de la libido (1 mois à 2 ans) avec baisse de l’excitation
- diminution de la fréquence des érections (1 mois à 6 mois)
- changement des odeurs corporelles
- assouplissement de la peau et diminution du sébum (à partir de 3 mois)
- diminution de la pilosité sur le visage et croissance ralentie (à partir de 6 mois, en pratique très anecdotique)
- calvitie (pas de repousse, arrêt de la perte de 1 mois à 2 ans)
NB : les changements irreversibles sont en italique.
- Cancer du sein
- Cancer oestrogéno-dépendant
- Accidents thromboemboliques en cours ou inexpliqués
- Maladie cardiovasculaire ischémique instable
- Hypersensibilité à l’un des composants
☞ Primo-prescription possible par un·e généraliste.
Ne pas appliquer sur les muqueuses ni sur les seins (augmenterait le risque de cancer) !
En gel :
- Estradiol 0,75 mg/1,25g (Œstrodose 0,06%) : initialement 2,5 g de gel par jour soit 2 pressions, possibilité d’aller jusque 5 pressions soit 6,25g de gel / jour
- Estradiol 0,5 mg/0,5g (Estreva 0,1%) : initialement 1,5 g de gel par jour soit 3 pressions
- Peut être fastidieux
- Risque de transfert par contact cutané étroit
- Peut grandement fausser les résultats biologiques si application de gel sur le bras où se fait le prélèvement sanguin
En patch :
- Estradiol : Dermestril (25 – 50 – 100 microgrammes), Thais (25 – 50 microgrammes), Femsept (50 – 75 – 100 microgrammes)
- Posologie : initialement 25 à 50 μg / jour (application des patchs bi-hebdomadaire), jusque 200 μg / jour (2 patchs de 100 μg appliqués 2 fois par semaine, soit 4 patchs par semaine)
- Peuvent être mal supportés et entrainer des irritations cutanées liées à l’adhésif
- Galénique rapidement limitante si dose insuffisante
☞ La posologie est à ajuster selon les effets désirés, le ressenti, la tolérance et le taux d’œstradiol (normes théoriques pour un début de THS à 100 pg/mL, puis entre 200 et 300 pg/mL, objectif de testostéronémie < 0,5 ng/mL)
Signes de surdosage : jambes lourdes, gonflement et douleur au niveau des seins.
Signes de sous-dosage : bouffées de chaleur, asthénie en fin de dose.
Fréquence augmentée :
- Thromboembolie veineuse
- Calculs biliaires
- Augmentation des enzymes hépatiques
- Prise de poids
- Hypertriglycéridémie
Fréquence peu augmentée :
- Hypertension
- Hyperprolactinémie ou prolactinome
Possibles en présence de facteurs de risque additionnels :
- Diabète de type 2
- Maladies cardio-vasculaires
Consultation à M3, M6 puis tous les 6 mois :
- Bilan des effets attendus, rechercher d’éventuels effets indésirables
- Modalités d’utilisation en fonction de la forme galénique
- TA
- Poids
Bilan à M3 :
- Testostérone
- Œstradiol
- Bilan lipidique
- Glycémie à jeun
- ASAT, ALAT,
- GGT, PAL
Bilan à M6, M12 puis annuel :
- Testostérone
- Œstradiol
- FSH / LH
- ASAT, ALAT
- GGT, PAL
- Bilan lipidique
- Glycémie à jeun
Progestérone 100 mg (Utrogestan 100 mg, Progestan 100mg) : 1 à 2 capsule(s) / jour le soir, jusqu’à 400 mg.
- Aide à abaisser la testostéronémie en complément de l’œstrogène
- ⚠ Effets débattus :
- Favorisait une meilleure répartition des graisses
- Favorisait un développement de la poitrine avec une forme plus harmonieuse
- Effets anxiolytiques et sédatif
- Permettrait de réduire les états dépressifs fréquents dus aux changements des taux hormonaux
Anti-androgènes : la prise d’œstrogènes et de progestérone a aussi des effets anti-androgéniques, et pour cette raison, la prise d’anti-androgènes peut s’avérer inutile. Toutefois, certaines personnes trans sont en demande de ce type de traitement complémentaire afin d’obtenir un taux de testostérone similaire à celui d’une femme cis.
- Triptoréline (Decapeptyl 11,25 mg) :
- 1 injection IM tous les 3 mois
- Bloque la production de testostérone car agoniste de la GnRH
- Peu d’effets secondaires et bien toléré
- ⚠ Effet flare-up initial
- Bicalutamide 50 mg :
- Bloqueur des récepteurs androgéniques
- Très bonne efficacité, peu d’effets secondaires
- ⚠ Nécessite la surveillance des ASAT, ALAT, GGT
Œstrogènes (ethinylestradiol) par voie orale : entre 1 et 6 mg/j
- Provames 2 mg, Estrofem 2 mg (arrêt de commercialisation)
- ⚠ Effet de premier passage hépatique donc augmentation du risque de MTEV et d’accidents cardio-vasculaires
Anti-androgènes :
- Finasteride (Chibro-proscar 5 mg ou Propecia 1 mg) 0,25 à 2 mg /j :
- Anti-androgène léger qui ne bloque pas la testostérone
- Parfois prescrit en cas de chute de cheveux
- En théorie inutile une fois la testostérone abaissée
- Spironolactone 100 à 200 mg / j en 1 prise en dosage initial, peut monter jusqu’à 400 mg :
- Diurétique avec un effet anti-androgène faible
- Pas d’effet sur la production de testostérone, bloque les récepteurs
- ⚠ Risque d’hyperkaliémie
- Acétate de cyprotérone seul (Androcur) :
- Progestatif
- Action anti-androgénique efficace dès 6 ou 12 mg/j
- ⚠ Risques de méningiome, toxicité hépatique, tumeurs hépatiques, évènements trombo-emboliques artériels ou veineux, perte de libido, état dépressif
- IRM obligatoire
- Acétate de ciprotérone associé à l’ethinylestradiol (Diane 35, Climene)
Outrans, WPATH, Protocole de santé trans de la Maison Dispersée de Santé de Lille-Moulins, Wikitrans (1) / (2) / (3), Trans posé·e·s, Genres Pluriels, Acceptess-T, Guidelines and protocols for hormone therapy and primary health care for trans clients (Sherlbourne Health Center), ReST, Rainbow Health Ontario, Annal of Internal Medicine 2019
Dernière modification le 11 septembre 2023